la période des fondations au 17e siècle

Des fondations…

Grâce aux instances de Louis XIII, à l’appui de Marie de Médicis et aux démarches entreprises à Rome par le Père Joseph, les moniales sont dégagées de la direction des Feuillants par l’obtention de la bulle de Grégoire XV Ad militandis Ecclesiae reginem datée du 22 mars 1621. Cette bulle place la Congrégation sous l’autorité de trois Supérieurs majeurs.

Rapidement, la Congrégation connaît une expansion : dix-sept monastères sont fondés entre 1617 et 1674, principalement dans l’Ouest de la France, mais aussi à Paris, dans les jardins du palais de Marie de Médicis au Luxembourg. En 1634, un deuxième monastère est fondé dans le Marais.

… des agrégations.

Fondée au xe siècle, l’abbaye de La Trinité de Poitiers est agrégée à la Congrégation des Bénédictines de Notre-Dame du Calvaire en 1635. Le monastère de Redon, fondé par la Trinité en 1629 et attiré lui aussi par le rayonnement de la fondation de Madame d'Orléans, est agrégé à la Congrégation en 1641.

Des femmes de gouvernement, des constitutions…

Les moyens donnés par le Père Joseph à la jeune Congrégation sont dans la ligne de la Réforme catholique et s’appuient sur la spiritualité capucine. Pour maintenir l’unité et l’esprit de la Congrégation, la “Mère Directrice” (supérieure générale) est élue et aidée dans son gouvernement par quatre assistantes prises parmi les prieures en charge. Elle visite les communautés, écrit des lettres aux grandes fêtes liturgiques. Chaque sœur peut avoir recours à elle et peut faire des propositions qui seront discutées en chapitre. Les premières Mères ont connu Madame d’Orléans à Lencloître. Elles vont transmettre l’esprit de la fondatrice.

Les Constitutions élaborées du vivant de Madame d’Orléans et sous son inspiration sont approuvées par une bulle d’institution du 22 mars 1621 ; les religieuses en pratiquaient déjà les dispositions mais la codification dernière fut l’œuvre du Père Joseph. Une première rédaction est imprimée en 1625 avant de connaître une version définitive en 1634, accompagnée de Considérations sur la Règle de saint Benoît.

Au XVIIe siècle, dans la mouvance du Concile de Trente, la formation des prêtres s’organise avec la création des séminaires (séminaire de saint Sulpice, de saint Lazare par Vincent de Paul…).

Dans le même esprit, le Père Joseph « désire qu’il y ait toujours dans ces deux maisons de Paris soixante ou quatre-vingts filles que l’on fonde dans le vrai esprit du Calvaire ». « On a pris la résolution d’establir deux séminaires à Paris, où se rencontrent plusieurs commodités spirituelles & temporelles, qui ne sont pas ailleurs, pour pouvoir maintenir le nombre & la vigueur convenable au dessein de coopérer par ce puissant moyen à l’affermissement du veritable esprit, duquele Dieu a beny les premices de la Congregation, & qui doibt l’avancer iusqu’à l’heureuse fin à laquelle elle est destinée. »[1]

 

[1] Lettre du Père Joseph de Paris, 29 novembre 1637.