Le courage d'une soeur converse
Née le 3 octobre 1700 au village de Terminier, en Beauce, de parents laboureurs, la sœur converse Marie Anne de Sainte Marcelle entre au Calvaire d’Orléans en 1724.
Lorsque la prieure Mère Thérèse de la Passion décède, c’est une janséniste qui la remplace. Sœur Marie Anne est alors la seule de sa communauté à ne pas se laisser contaminer par l’hérésie.
Notre Communauté eut le malheur de tomber entre les mains d’une Prieure janséniste… [Sœur Marie Anne] eut, seule, le courage de s’opposer au torrent de l’infidélité. (…) Il lui fallut, durant l’espace d’environ dix ans, essuyer ce que le fanatisme peut inspirer de plus odieux. Toute communication avec des personnes soumises à l’Église lui étant interdite, elle se trouvait même dans l’impossibilité de faire connaître son affreuse position et de se procurer les moyens d’en sortir. Nos anciennes Mères nous ont raconté qu’après bien des tentatives inutiles, elle écrivit à Monseigneur l’Évêque, et qu’ayant attaché sa lettre avec une petite pierre, elle jeta ce paquet par-dessus les murailles, l’abandonnant à la garde de Dieu. La Providence permit qu’il fût trouvé par une honnête personne et remis à sa destination. Monseigneur d’Orléans, touché de la situation de notre bonne sœur, obtint pour elle, en 1742, une lettre de petit cachet qui la transférait immédiatement à notre Couvent de Chinon[1].
[1] Extrait des annales d’Orléans.