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Le roc de mon cœur

« Ellene, nous partons à Jérusalem ! »

Lorsque sœur Marie, prieure présidente des Bénédictines de N-D du Calvaire, m’annonce qu’un pèlerinage aura lieu du 15 au 27 juillet 2018, il ne fait aucun doute que je participerai au voyage.

Ce n’est qu’une fois sur place, au monastère du Mont des Oliviers, que je réalise où je suis. Je reconnais les volets bleus, l’église et ses icônes grandioses, le jardin d’Oliviers. Les noms des sœurs me sont familiers, tout comme les lieux que nous sommes amenés à visiter : Jérusalem, Bethléem, Nazareth, le Jourdain, le lac de Tibériade…

Tout ce que j’avais lu, entendu, vu en image, prend enfin corps devant moi en cet instant.

Avec dix autres jeunes femmes (dont ma petite sœur), six bénédictines, un prêtre et une guide, nous marchons sur les traces d’une mémoire entretenue par un nombre incalculable de générations de pèlerins, une mémoire multiple et complexe, avec ses croisements et ses divisions. Nous en prenons conscience à Jérusalem qui nous semble devenir le centre du monde, centre de nos croyances, frontière entre Genèse et Apocalypse.

L’effervescence religieuse est palpable, en particulier le vendredi. Ainsi les musulmans quittent la mosquée après la prière et nous devons remonter à contre-courant la foule pour nous rendre, de notre côté, au Saint-Sépulcre, pour un chemin de Croix avant de nous rendre à l’ouverture du Shabbat près du Mur des Lamentations !

Nos yeux et nos oreilles s’ouvrent sur la richesse des Traditions, des rites...et des multiples sens esthétiques ! Dorures et lampes chez les orthodoxes, couleurs abondantes chez les Éthiopiens, sobriété chez les protestants… tout cela éblouit, interpelle, étonne.

Ce périple nous mène jusque dans les coins les plus reculés, à des époques lointaines, au temps des Byzantins et des Templiers… chaque pierre porte une histoire, en particulier à Jérusalem où les projets d’urbanismes sont rarement simples puisqu’il suffit de creuser un peu pour découvrir les ruines d’un palais ou des objets archéologiques précieux...ou encore un rocher réputé sacré !

Ici, en Israël et plus particulièrement à Jérusalem, je réalise que ma foi intime est ancrée dans le réel… et dans la pierre. De retour en France, j’écris ces quelques lignes éphémères qui se perdront peut-être un jour dans les limbes de mon ordinateur mais pas d’inquiétude, la mémoire de ce pèlerinage n’est pas prête à s’effacer, inscrite pour toujours sur le roc de mon cœur et Le roc de mon cœur c’est Dieu pour toujours. (Ps 73,26)

Ellene

Le groupe au complet devant le Saint Sépulcre le jour du départ

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