actu-laudato-si
LAUDATO SI' 40; paragraphes 193 – 198;
Les derniers paragraphes de cette section invitent à oser la décroissance, ‘voire à retourner en arrière avant qu’il ne soit trop tard’ § 193, mais surtout à repenser radicalement l’économie, à redéfinir la notion de progrès.
Et aussi « Nous avons besoin d’une politique aux vues larges, qui suive une approche globale en intégrant dans un dialogue interdisciplinaire les divers aspects de la crise. » § 197
En cette octave de Pâques, laissons-nous pénétrer de la grâce de la Résurrection ; recevons le souffle du Ressuscité, souffle de VIE, souffle régénérateur.
Seul le Souffle du Ressuscité pourra nous faire traverser ces moments d’épreuve en leur donnant un sens, et nous donner d’oser ouvrir de nouveaux chemin de vie, d’initier une nouvelle économie, une nouvelle politique ! C’est URGENT !
Sœur Marie et la Congrégation
N'hésitons pas à déposer nos partages, prières, textes, photos...
Deuxième dimanche de Pâques / (Jean 20, 19.21.26)
« Jésus leur dit ‘Paix à vous !’ »
Portes closes à double tour, repli sur soi, peur, retrait à l’écart, méfiance…. Dans l’état actuel de notre monde, nul besoin d’un grand effort d’imagination pour se mettre à la place des disciples -- et spécialement de Thomas -- après la mort de Jésus.
Au cœur même de cette situation d’enfermement et de blocage survient le Seigneur ressuscité, sans faire aucun reproche, venant au-devant du désir de celui qui a besoin de le toucher. Il se tient "au milieu", comme le centre qui restaure une communion quelque peu effritée par la débandade générale qui suivit son arrestation. Envoyant ses amis en mission ainsi que lui-même fut envoyé du Père, il les fait entrer dans la communion plénière qu’est Dieu-Trinité. De même qu’ à l’aube de la création Dieu insuffla en Adam une haleine de vie (Gn 2, 7), il donne par son souffle l’Esprit Saint qui libère en rendant possible le pardon. Son ‘Paix à vous’ est non seulement la salutation ordinaire en hébreu (Shalom !), mais aussi, mais surtout, l’effet profond de sa présence. En le voyant, les disciples naissent à la joie, et Thomas s’ouvre à la foi : "Mon Seigneur et mon Dieu !"
Et nous ? En signalant le surnom de l’apôtre – ‘jumeau’ – l’évangéliste ne nous invite-t-il pas à faire le même chemin spirituel que lui ? Nous ne voyons pas Jésus ressuscité de nos yeux de chair, aussi n’est-ce pas en pensant à chacun de nous que notre Seigneur a prononcé cette béatitude : "Heureux ceux qui croient sans avoir vu" ? N’est-ce pas à nous que l’évangéliste affirme :
"Ces signes ont été écrits pour que vous croyiez que Jésus est l’Oint, le Fils de Dieu, et pour qu’en croyant, vous ayez la vie en son nom" ?
Il est bon et nécessaire de prier et d’agir, chacun selon ses possibilités, pour que la situation du monde s’améliore – en veillant à ce que la ‘crise sanitaire’ ne fasse pas oublier toutes les injustices, violences, oppressions des plus faibles, atteintes à la dignité humaine… dont souffre notre société. Cependant, ne pensons pas que la vie offerte par Jésus soit pour ‘plus tard’ quand les choses iront mieux. C’est aujourd’hui, au creux des contraintes et des angoisses actuelles, que Jésus ressuscité vient à nous par sa Parole, par son Corps eucharistique, par sa présence dans notre cœur et dans nos frères et sœurs. C’est aujourd’hui qu’il nous donne la paix et la joie, c’est aujourd’hui qu’il nous envoie en mission dans la force de l’Esprit-Saint, c’est aujourd’hui que nous avons la vie en son nom.
"Tu as mis mon cœur au large" (Psaume 118/119, 32)
Sœur Élisabeth de la Trinité, monastère de Bouzy la forêt.
Méditation de l’Évangile du 11 avril 2021
Deuxième dimanche du Temps Pascals— Année B
C’était après la mort de Jésus.
Le soir venu, en ce premier jour de la semaine,
alors que les portes du lieu où se trouvaient les disciples
étaient verrouillées par crainte des Juifs,
Jésus vint, et il était là au milieu d’eux.
Il leur dit :
« La paix soit avec vous ! »
Après cette parole, il leur montra ses mains et son côté.
Les disciples furent remplis de joie
en voyant le Seigneur.
Jésus leur dit de nouveau :
« La paix soit avec vous !
De même que le Père m’a envoyé,
moi aussi, je vous envoie. »
Ayant ainsi parlé, il souffla sur eux
et il leur dit :
« Recevez l’Esprit Saint.
À qui vous remettrez ses péchés,
ils seront remis ;
à qui vous maintiendrez ses péchés,
ils seront maintenus. »
Or, l’un des Douze, Thomas,
appelé Didyme (c’est-à-dire Jumeau),
n’était pas avec eux quand Jésus était venu.
Les autres disciples lui disaient :
« Nous avons vu le Seigneur ! »
Mais il leur déclara :
« Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous,
si je ne mets pas mon doigt dans la marque des clous,
si je ne mets pas la main dans son côté,
non, je ne croirai pas ! »
Huit jours plus tard,
les disciples se trouvaient de nouveau dans la maison,
et Thomas était avec eux.
Jésus vient,
alors que les portes étaient verrouillées,
et il était là au milieu d’eux.
Il dit :
« La paix soit avec vous ! »
Puis il dit à Thomas :
« Avance ton doigt ici, et vois mes mains ;
avance ta main, et mets-la dans mon côté :
cesse d’être incrédule,
sois croyant. »
Alors Thomas lui dit :
« Mon Seigneur et mon Dieu ! »
Jésus lui dit :
« Parce que tu m’as vu, tu crois.
Heureux ceux qui croient sans avoir vu. »
Il y a encore beaucoup d’autres signes
que Jésus a faits en présence des disciples
et qui ne sont pas écrits dans ce livre.
Mais ceux-là ont été écrits
pour que vous croyiez
que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu,
et pour qu’en croyant, vous ayez la vie en son nom.
(Jn, 20,19-31)
© www.aelf.org
IV. POLITIQUE ET ÉCONOMIE EN DIALOGUE POUR LA PLÉNITUDE HUMAINE
193. De toute manière, si dans certains cas le développement durable entraînera de nouvelles formes de croissance, dans d’autres cas, face à l’accroissement vorace et irresponsable produit durant de nombreuses décennies, il faudra penser aussi à marquer une pause en mettant certaines limites raisonnables, voire à retourner en arrière avant qu’il ne soit trop tard. Nous savons que le comportement de ceux qui consomment et détruisent toujours davantage n’est pas soutenable, tandis que d’autres ne peuvent pas vivre conformément à leur dignité humaine. C’est pourquoi l’heure est venue d’accepter une certaine décroissance dans quelques parties du monde, mettant à disposition des ressources pour une saine croissance en d’autres parties. Benoît XVI affirmait qu’« il est nécessaire que les sociétés technologiquement avancées soient disposées à favoriser des comportements plus sobres, réduisant leurs propres besoins d’énergie et améliorant les conditions de son utilisation ».
194. Pour que surgissent de nouveaux modèles de progrès nous devons « convertir le modèle de développement global», ce qui implique de réfléchir de manière responsable « sur le sens de l’économie et de ses objectifs, pour en corriger les dysfonctionnements et les déséquilibres ». Il ne suffit pas de concilier, en un juste milieu, la protection de la nature et le profit financier, ou la préservation de l’environnement et le progrès. Sur ces questions, les justes milieux retardent seulement un peu l’effondrement. Il s’agit simplement de redéfinir le progrès. Un développement technologique et économique qui ne laisse pas un monde meilleur et une qualité de vie intégralement supérieure ne peut pas être considéré comme un progrès. D’autre part, la qualité réelle de vie des personnes diminue souvent – à cause de la détérioration de l’environnement, de la mauvaise qualité des produits alimentaires eux-mêmes ou de l’épuisement de certaines ressources – dans un contexte de croissance économique. Dans ce cadre, le discours de la croissance durable devient souvent un moyen de distraction et de justification qui enferme les valeurs du discours écologique dans la logique des finances et de la technocratie ; la responsabilité sociale et environnementale des entreprises se réduit d’ordinaire à une série d’actions de marketing et d’image.
195. Le principe de la maximalisation du gain, qui tend à s’isoler de toute autre considération, est une distorsion conceptuelle de l’économie : si la production augmente, il importe peu que cela se fasse au prix des ressources futures ou de la santé de l’environnement ; si l’exploitation d’une forêt fait augmenter la production, personne ne mesure dans ce calcul la perte qu’implique la désertification du territoire, le dommage causé à la biodiversité ou l’augmentation de la pollution. Cela veut dire que les entreprises obtiennent des profits en calculant et en payant une part infime des coûts. Seul pourrait être considéré comme éthique un comportement dans lequel « les coûts économiques et sociaux dérivant de l’usage des ressources naturelles communes soient établis de façon transparente et soient entièrement supportés par ceux qui en jouissent et non par les autres populations ou par les générations futures ». La rationalité instrumentale, qui fait seulement une analyse statique de la réalité en fonction des nécessités du moment, est présente aussi bien quand c’est le marché qui assigne les ressources, que lorsqu’un État planificateur le fait.
196. Qu’en est-il de la politique ? Rappelons le principe de subsidiarité qui donne la liberté au développement des capacités présentes à tous les niveaux, mais qui exige en même temps plus de responsabilité pour le bien commun de la part de celui qui détient plus de pouvoir. Il est vrai qu’aujourd’hui certains secteurs économiques exercent davantage de pouvoir que les États eux-mêmes. Mais on ne peut pas justifier une économie sans politique, qui serait incapable de promouvoir une autre logique qui régisse les divers aspects de la crise actuelle. La logique qui ne permet pas d’envisager une préoccupation sincère pour l’environnement est la même qui empêche de nourrir le souci d’intégrer les plus fragiles, parce que « dans le modèle actuel de ‘succès’ et de ‘droit privé’, il ne semble pas que cela ait un sens de s’investir pour que ceux qui restent en arrière, les faibles ou les moins pourvus, puissent se faire un chemin dans la vie ».
197. Nous avons besoin d’une politique aux vues larges, qui suive une approche globale en intégrant dans un dialogue interdisciplinaire les divers aspects de la crise. Souvent la politique elle-même est responsable de son propre discrédit, à cause de la corruption et du manque de bonnes politiques publiques. Si l’État ne joue pas son rôle dans une région, certains groupes économiques peuvent apparaître comme des bienfaiteurs et s’approprier le pouvoir réel, se sentant autorisés à ne pas respecter certaines normes, jusqu’à donner lieu à diverses formes de criminalité organisée, de traite de personnes, de narcotrafic, et de violence, très difficiles à éradiquer. Si la politique n’est pas capable de rompre une logique perverse, et de plus reste enfermée dans des discours appauvris, nous continuerons à ne pas faire face aux grands problèmes de l’humanité. Une stratégie de changement réel exige de repenser la totalité des processus, puisqu’il ne suffit pas d’inclure des considérations écologiques superficielles pendant qu’on ne remet pas en cause la logique sous-jacente à la culture actuelle. Une saine politique devrait être capable d’assumer ces défis.
198. La politique et l’économie ont tendance à s’accuser mutuellement en ce qui concerne la pauvreté et la dégradation de l’environnement. Mais il faut espérer qu’elles reconnaîtront leurs propres erreurs et trouveront des formes d’interaction orientées vers le bien commun. Pendant que les uns sont obnubilés uniquement par le profit économique et que d’autres ont pour seule obsession la conservation ou l’accroissement de leur pouvoir, ce que nous avons ce sont des guerres, ou bien des accords fallacieux où préserver l’environnement et protéger les plus faibles est ce qui intéresse le moins les deux parties. Là aussi vaut le principe : « l’unité est supérieure au conflit ».
DU SAINT-PÈRE FRANÇOIS
SUR LA SAUVEGARDE DE LA MAISON COMMUNE
Vos partages sur l'étape 40 :
Nous sommes arrivés au dimanche de la miséricorde de Dieu.
Seigneur accorde-nous la grâce de la miséricorde de Dieu pour toutes les misères humaines, dans tous les domaines de la vie.
Que chacun et chacune soient sauvés et la planète terre aussi.
Soyons des Saint-Thomas pour dire mon Seigneur et mon Dieu.
Soyons des croyants et des croyantes, sans voir mais faisons confiance.
Prions pour tous ceux qui ne respectent pas les gestes barrières de la crise sanitaire de la Covid en particulier pour des intégristes.
Prions pour tous ceux qui sont des cas contacts de la Covid.
Prions pour tout ce qui était prévu et qui va être annulé. Prions pour les organisateurs...
Belle fête de la miséricorde de Dieu .
En communion de prière avec vous tous. Amitiés
Jocelyne, oblate de Bouzy la forêt
Vos partages sur l'étape 40:
Le Pape François nous invite aujourd’hui à adopter « une politique aux vues larges » et à « redéfinir le progrès » pour éviter l’effondrement.
Jean, quant à lui, nous rapporte les paroles de Jésus à Thomas : « ne sois pas incrédule, mais crois ! » et, dans sa lettre, Jean précise : « la victoire qui a triomphé du monde, c’est votre foi. »
Affermis notre foi, Seigneur, pour que nous osions rêver à un monde meilleur ; touche les cœurs de ceux qui cherchent seulement des profits aux dépens de la terre et des pauvres.
Apprends-nous, Seigneur, à nous contenter du nécessaire et à partager le reste.
Seigneur, je crois, mais aide mon incrédulité.
Martine
Les portes sont closes. Les disciples ont peur. Le libérateur politique qu’ils imaginaient n’est plus. C’est le désarroi, l’angoisse.Tout semble perdu. Mais, le Ressuscité est là, il se montre présent au milieu d’eux et répète « La Paix soit avec vous ! » Il vient au cœur de nos confinements et enfermements de toutes sortes et nous envoie, là où nous sommes. Quand tout horizon semble bouché, quand la Covid, les injustices et le réchauffement climatiques semblent nous enfermer à ne pas savoir comment nous en sortir, quand les discours politiques sont plus proches du populisme que de la fraternité, le Ressuscité est là, il nous donne sa Paix, il nous envoie. Si nous croyons que rien n’est possible, il nous invite à plonger dans le cœur du don de sa vie (mets ta main dans mon côté), à rester dans sa Paix, à recevoir l’Esprit Saint et à témoigner. Heureux sommes-nous si nous croyons.
Jean-Pierre
Suite aux paragraphes de Laudato Si', déposez :
- une phrase de Laudato Si' qui vous paraît importante
- le fruit de vos méditations, votre prière, vos poésies, vos chants…
- une photo prise de chez vous, un dessin, accompagnés d’un petit texte, fruit de votre contemplation…
- et vos intentions et demandes de prière,
Ces textes doivent être courts, fruit de votre méditation. Ils pourront être publiés sur le site (merci de veiller à ne pas dépasser un texte de cinq phrases).
Par mail à :
Ou remplissez le formulaire :