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LAUDATO SI' 35; 7 mars 2021;
Nous abordons la cinquième partie de l’Encyclique ‘QUELQUES LIGNES D’ORIENTATION ET D’ACTION’. Le paragraphe introductif précise : ‘essayons à présent de tracer les grandes lignes de dialogue à même de nous aider à sortir de la spirale d’autodestruction dans laquelle nous nous enfonçons. » § 163
Il s’agit ici avant tout de pointer des lieux concrets d’action comme L’ENVIRONNEMENT DANS LA POLITIQUE INTERNATIONALE dont traite le premier chapitre et d’inviter à ‘faire en sorte que les solutions soient proposées dans une perspective globale, et pas seulement pour défendre les intérêts de certains pays.’ § 164
L’évangile de ce troisième dimanche (Jn 2, 13-25) de carême est violent. Avec un fouet, Jésus chasse les marchands et les changeurs installés dans le temple, il jette par terre l’argent, renverse les comptoirs et ajoute : « cessez de faire de la maison de mon Père une maison de commerce. » Et si ‘la maison de son Père’ c’était cette maison commune qu’il nous faut respecter, dont il faut prendre soin tous ensemble ? il y a là une vraie interpellation à entendre !
Prions fort pour le Pape Français en visite en Irak ce samedi et dimanche ; que la rencontre avec l’ayatollah Sistani porte des fruits de paix et d’espérance pour tout le Moyen Orient.
Bonne troisième semaine de Carême
Sœur Marie et la Congrégation
N'hésitons pas à déposer nos partages, prières, textes, photos...
« Détruisez ce sanctuaire, et en trois jours je le relèverai » (Jn 2, 13-25)
Nous lisons dans l’Encyclique « Laudato Si », au paragraphe 163 : « …Les causes humaines de la dégradation de l’environnement…nous montrent…la nécessité d’un changement de direction et nous suggèrent certaines actions…pour nous aider à sortir de la spirale d’autodestruction dans laquelle nous nous enfonçons …, comme un peuple qui habite une maison commune ». C’était bien le cas du Temple de Jérusalem, Maison du peuple d’Israël où Dieu le convoquait. Mais le culte avait dégénéré en pratiques rituelles qui occasionnaient ce trafic contre lequel Jésus intervient violemment.
Jésus en agissant comme nous le lisons dans cet évangile, désire redonner à ce lieu sa destination première. Si nous nous souvenons des prophètes qui sont cités ici, eux aussi étaient dévorés du zèle de la gloire de Dieu sans cesse bafouée par Israël. Isaïe annonce que ce Lieu sacré sera Maison de prière ouverte à tous les peuples et que tous y monteront pour adorer le Dieu Saint d’Israël. D’ailleurs, le trafic que Jésus balaie, se faisait sur le Parvis des Gentils, ceux qui ne pouvaient franchir les autres esplanades. Jésus annonce ainsi l’avènement d’un nouveau Temple tout comme il l’avait annoncé à la Samaritaine, et ce temple sera son Corps où Dieu sera adoré, non plus avec des sacrifices d’animaux, mais en esprit et en vérité. Saint Augustin nous dit que « le Corps du Christ est constitué de tous les croyants répandus sur la terre. »
La finale de cet évangile nous interpelle aussi : « Beaucoup crurent en lui à la vue des signes qu’il accomplissait. Mais Jésus n’avait pas confiance en eux, parce qu’ils les connaissaient tous ». Quelques lignes avant nous lisions que les Juifs l’avait interpellé pour lui demander un signe pour justifier ce qu’il venait de faire. Or Jésus demande de lui donner notre foi au-delà des signes. Ne dira t’il pas à ses disciples : « Heureux ceux qui croient sans avoir vu ».
Sœur Cécile Marie, monastère de Bouzy la forêt.
Méditation de l’Évangile du 7 mars 2021
Troisième dimanche du Carême— Année B
Comme la Pâque juive était proche,
Jésus monta à Jérusalem.
Dans le Temple, il trouva installés
les marchands de bœufs, de brebis et de colombes,
et les changeurs.
Il fit un fouet avec des cordes,
et les chassa tous du Temple,
ainsi que les brebis et les bœufs ;
il jeta par terre la monnaie des changeurs,
renversa leurs comptoirs,
et dit aux marchands de colombes :
« Enlevez cela d’ici.
Cessez de faire de la maison de mon Père
une maison de commerce. »
Ses disciples se rappelèrent qu’il est écrit :
L’amour de ta maison fera mon tourment.
Des Juifs l’interpellèrent :
« Quel signe peux-tu
nous donner
pour agir ainsi ? »
Jésus leur répondit :
« Détruisez ce sanctuaire,
et en trois jours je le relèverai. »
Les Juifs lui répliquèrent :
« Il a fallu quarante-six
ans pour bâtir ce sanctuaire,
et toi, en trois jours tu le relèverais ! »
Mais lui parlait du sanctuaire de son corps.
Aussi, quand il se réveilla d’entre les morts,
ses disciples se rappelèrent qu’il avait dit cela ;
ils crurent à l’Écriture
et à la parole que Jésus avait dite.
Pendant qu’il était à Jérusalem pour la fête de la Pâque,
beaucoup crurent en son nom,
à la vue des signes qu’il accomplissait.
Jésus, lui, ne se fiait pas à eux,
parce qu’il les connaissait tous
et n’avait besoin d’aucun témoignage sur l’homme ;
lui-même, en effet, connaissait ce qu’il y a dans l’homme.
(Jn 2, 13-25)
© www.aelf.org
CINQUIEME CHAPITRE : QUELQUES LIGNES D’ORIENTATION ET D’ACTION
163. J’ai cherché à analyser la situation actuelle de l’humanité, tant dans les fissures qui s’observent sur la planète que nous habitons, que dans les causes plus profondément humaines de la dégradation de l’environnement. Bien que cette observation de la réalité nous montre déjà en soi la nécessité d’un changement de direction, et nous suggère certaines actions, essayons à présent de tracer les grandes lignes de dialogue à même de nous aider à sortir de la spirale d’autodestruction dans laquelle nous nous enfonçons.
I. LE DIALOGUE SUR L’ENVIRONNEMENT DANS LA POLITIQUE INTERNATIONALE
164. Depuis la moitié du siècle dernier, après avoir surmonté beaucoup de difficultés, on a eu de plus en plus tendance à concevoir la planète comme une patrie, et l’humanité comme un peuple qui habite une maison commune. Que le monde soit interdépendant ne signifie pas seulement comprendre que les conséquences préjudiciables des modes de vie, de production et de consommation affectent tout le monde, mais surtout faire en sorte que les solutions soient proposées dans une perspective globale, et pas seulement pour défendre les intérêts de certains pays. L’interdépendance nous oblige à penser à un monde unique, à un projet commun. Mais la même intelligence que l’on déploie pour un impressionnant développement technologique, ne parvient pas à trouver des formes efficaces de gestion internationale pour résoudre les graves difficultés environnementales et sociales. Pour affronter les problèmes de fond qui ne peuvent pas être résolus par les actions de pays isolés, un consensus mondial devient indispensable, qui conduirait, par exemple, à programmer une agriculture durable et diversifiée, à développer des formes d’énergies renouvelables et peu polluantes, à promouvoir un meilleur rendement énergétique, une gestion plus adéquate des ressources forestières et marines, à assurer l’accès à l’eau potable pour tous.
165. Nous savons que la technologie reposant sur les combustibles fossiles très polluants – surtout le charbon, mais aussi le pétrole et, dans une moindre mesure, le gaz – a besoin d’être remplacée, progressivement et sans retard. Tant qu’il n’y aura pas un développement conséquent des énergies renouvelables, développement qui devrait être déjà en cours, il est légitime de choisir l’alternative la moins nuisible et de recourir à des solutions transitoires. Cependant, on ne parvient pas, dans la communauté internationale, à des accords suffisants sur la responsabilité de ceux qui doivent supporter les coûts de la transition énergétique. Ces dernières décennies, les questions d’environnement ont généré un large débat public qui a fait grandir dans la société civile des espaces pour de nombreux engagements et un généreux dévouement. La politique et l’entreprise réagissent avec lenteur, loin d’être à la hauteur des défis mondiaux. En ce sens, alors que l’humanité de l’époque post-industrielle sera peut-être considérée comme l’une des plus irresponsables de l’histoire, il faut espérer que l’humanité du début du XXIème siècle pourra rester dans les mémoires pour avoir assumé avec générosité ses graves responsabilités.
166. Le mouvement écologique mondial a déjà fait un long parcours, enrichi par les efforts de nombreuses organisations de la société civile. Il n’est pas possible ici de les mentionner toutes, ni de retracer l’histoire de leurs apports. Mais grâce à un fort engagement, les questions environnementales ont été de plus en plus présentes dans l’agenda public et sont devenues une invitation constante à penser à long terme. Cependant, les Sommets mondiaux de ces dernières années sur l’environnement n’ont pas répondu aux attentes parce que, par manque de décision politique, ils ne sont pas parvenus à des accords généraux, vraiment significatifs et efficaces, sur l’environnement.
167. Il convient de mettre l’accent sur le Sommet planète Terre, réuni en 1992 à Rio de Janeiro. Il y a été proclamé que « les êtres humains sont au centre des préoccupations relatives au développement durable». Reprenant des éléments de la Déclaration de Stockholm (1972), il a consacré la coopération internationale pour préserver l’écosystème de la terre entière, l’obligation pour celui qui pollue d’en assumer économiquement la charge, le devoir d’évaluer l’impact sur l’environnement de toute entreprise ou projet. Il a proposé comme objectif de stabiliser les concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère pour inverser la tendance au réchauffement global. Il a également élaboré un agenda avec un programme d’action et un accord sur la diversité biologique, il a déclaré des principes en matière de forêts. Même si ce Sommet a vraiment été innovateur et prophétique pour son époque, les accords n’ont été que peu mis en œuvre parce qu’aucun mécanisme adéquat de contrôle, de révision périodique et de sanction en cas de manquement, n’avait été établi. Les principes énoncés demandent encore des moyens, efficaces et souples, de mise en œuvre pratique.
168. Parmi les expériences positives, on peut mentionner, par exemple, la Convention de Bâle sur le contrôle des mouvements transfrontaliers de déchets dangereux et leur élimination, avec un système de déclaration, de standards et de contrôles ; on peut citer également la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction, qui inclut des missions de vérification de son respect effectif. Grâce à la Convention de Vienne pour la protection de la couche d’ozone, et sa mise en œuvre à travers le Protocole de Montréal et ses amendements, le problème de l’amincissement de cette couche semble être entré dans une phase de solution.
169. Pour ce qui est de la protection de la diversité biologique et en ce qui concerne la désertification, les avancées ont été beaucoup moins significatives. S’agissant du changement climatique, les avancées sont hélas très médiocres. La réduction des gaz à effet de serre exige honnêteté, courage et responsabilité, surtout de la part des pays les plus puissants et les plus polluants. La Conférence des Nations Unies sur le développement durable, dénommée Rio+20 (Rio de Janeiro 2012), a émis un long et inefficace Document final. Les négociations internationales ne peuvent pas avancer de manière significative en raison de la position des pays qui mettent leurs intérêts nationaux au dessus du bien commun général. Ceux qui souffriront des conséquences que nous tentons de dissimuler rappelleront ce manque de conscience et de responsabilité. Alors que se préparait cette Encyclique, le débat a atteint une intensité particulière. Nous, les croyants, nous ne pouvons pas cesser de demander à Dieu qu’il y ait des avancées positives dans les discussions actuelles, de manière à ce que les générations futures ne souffrent pas des conséquences d’ajournements imprudents.
extrait de : LETTRE ENCYCLIQUE LAUDATO SI’[nbsp
DU SAINT-PÈRE FRANÇOIS
SUR LA SAUVEGARDE DE LA MAISON COMMUNE
Vos partages sur l'étape 35 :
Nous sommes au troisième dimanche du carême. Dans l’évangile, Jésus chasse les marchands et les changeurs installés dans le temple. Nous sommes un peu comme eux avec nos bagages qui nous encombrent. Ce que Jésus dit dans l'Évangile de l'homme riche, c’est que ce ne sont pas nos richesses matérielles mais nos encombrements qui nous empêchent de vivre, d'aimer et de servir.
Seigneur aide-nous de pouvoir te les donner pour obtenir une vraie conversion et afin d’avoir un vrai dialogue avec tous.
Prions pour notre pape François pour sa visite en Irak.
Prions pour tous les trafics de toutes sortes, qu'ils disparaissent de la circulation de notre monde.
Prions pour les trafiquants qui sont les auteurs des trafics et de la fabrication et ceux qui la vendent dans le monde entier.
Prions pour ceux qui ont besoin d'une vraie conversion et qu'ils trouvent de l'aide et le soutien dans leur entourage.
Continuons à prier pour la crise sanitaire de la COVID, tous ceux qui sont déprimés et ceux qui ne respectent pas toujours les gestes sanitaires.
Prions pour nos gouvernements et ceux qui sont responsable, qu'ils travaillent pour l'unité et le dialogue entre pays.
Prions pour l'inter-religion, que toutes les Églises s'unissent et travaillent ensemble.
Je rends grâce au Seigneur, pour le chemin que j'ai parcouru et ce que je suis devenue aujourd'hui et où j'en suis.
Je vous souhaite une continuité sur le chemin vers Pâques.
En communion de prière avec vous. SVP n'oubliez pas de prier pour moi.
Jocelyne oblate de Bouzy la Forêt
Vos partages sur l'étape 35:
Comme François d’Assise il y a 8 siècles, le pape François a pris humblement son bâton de pèlerin pour aller vers l’Orient porter le message de paix de l’Évangile et réconforter les chrétiens qui demeurent. Puisse sa mission porter des fruits durables au pays de naissance d’Abraham, père des croyants juifs, chrétiens et musulmans.
Je te prie, Seigneur, pour que le monde entende l’appel de François, pour que la concorde advienne et que triomphe la fraternité.
Jésus, toi qui nous connais tous et qui sais ce qui est dans le cœur de l’homme, aide-nous à « faire le ménage » dans nos cœurs comme tu l’as fait dans le temple de Jérusalem. Il est temps pour l’humanité de tout mettre en œuvre pour assumer « avec générosité ses graves responsabilités », parce que « les êtres humains sont au centre des préoccupations relatives au développement durable. » Et au cœur de tes préoccupations, Seigneur.
Martine
Par le don de sa vie sur la croix, Jésus rend caducs tous les anciens sacrifices ; les temples et autels de sacrifice n’ont plus lieu d’être. Ailleurs, chez Saint-Jean, il annonce que vient le temps où il ne sera plus besoin de temple pour adorer le Père en esprit et en vérité. Par sa résurrection, il nous introduit dans le Royaume de Dieu qui n’est pas le nouveau régime politique libérateur que ses disciples pensaient voir venir. Il en va peut-être de même avec l’écologie intégrale qu’il ne faudrait pas confondre avec le règne du Dieu de Jésus Christ. A notre humble place, apprends-nous Seigneur à mettre en pratique le Décalogue de la liturgie de ce jour, dont la dernière prescription dit : « tu ne convoiteras pas… ». Si chacune et chacun écoutions le commandement d’amour et d’absence de convoitise, notre terre serait moins un lieu d’appropriations, spoliations, violences destructrices sans jamais s’arrêter.
Jean-Pierre
Suite aux paragraphes de Laudato Si', déposez :
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Ces textes doivent être courts, fruit de votre méditation. Ils pourront être publiés sur le site (merci de veiller à ne pas dépasser un texte de cinq phrases).
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