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LAUDATO SI' 23; décembre 2020;
Bonjour,
Nous entrons dans le troisième chapitre de Laudato Si’ : LA RACINE HUMAINE DE LA CRISE ÉCOLOGIQUE. Ce chapitre est important pour comprendre pourquoi nous sommes arrivés à une telle ‘démesure’. Le Pape François pointe particulièrement « le paradigme technocratique dominant »§ 101.
Lire ces pages en temps d’Avent peut nous réveiller et nous stimuler à ‘préparer les chemins du Seigneur’, comme l’Évangile de ce dimanche nous y invite: des chemins nouveaux, audacieux, qui passent par un nouveau rapport au Vivant.
Bonne semaine, dans l’espérance,
Sœur Marie
N'hésitons pas à déposer nos partages, prières, textes, photos...
« Au milieu de vous se tient Celui que vous ne connaissez pas » (Jean 1,6-9 ; 19-28)
Comme dimanche dernier, c’est la figure de Jean le Baptiste qui nous accompagne. Aujourd’hui, il nous oriente vers Jésus dont il annonce la manifestation imminente. Ce qui me frappe dans cet Évangile, c’est l’humilité du prophète. Aux envoyés des prêtres et des lévites qui lui demandent : « qui es-tu ? », par trois fois Jean le Baptiste va dire « JE NE SUIS PAS ». Je ne suis pas le Messie attendu, Je ne suis pas Elie revenu. Je ne suis pas le grand prophète, annoncé par Moïse (Dt 18,15). Mais ses interlocuteurs insistent « Qui es-tu » ? Serait-il le messie que toute la tradition juive espère ? L’évangéliste met les paroles d’Isaïe dans la bouche de Jean. Il est la voix qui crie dans le désert. Or, la voix, c’est, seulement, ce qui porte la parole. Si Jésus se tient là, derrière Jean, comme un disciple qui va être baptisé, Jean s’efface et affirme qu’il n’est même pas digne de dénouer sa sandale. Il laisse toute la place à celui qui peut dire, en vérité : « JE SUIS ». Cet évangile marque le passage du ministère de Jean à celui de Jésus.
Les paragraphes 101 à 105 de Laudato Si, mettent en garde non pas contre le progrès technique et scientifique qui a beaucoup amélioré notre vie mais plutôt contre l’orgueil, la toute-puissance. La connaissance donne à l’homme un réel pouvoir qui n’est pas toujours mis au service de l’humanité pour un vrai progrès. Comme Jean le Baptiste, François crie dans le désert de notre monde : « l’immense progrès technologique n’a pas été accompagné d’un développement de l’être humain, en responsabilité, en valeurs, en conscience… ».
Non, nous ne sommes pas Dieu ! JE NE SUIS PAS mon créateur, JE NE SUIS PAS tout-puissant(e) ; je dépends d’un Autre qui veut me combler de sa Vie si j’accepte de la recevoir et non de la prendre.Et cet Autre vient bientôt, dans l’humilité d’une crèche. Il est le Sauveur du monde et peut changer mon cœur, nos cœurs.
Sœur Tiphaine Marie, monastère de Prailles.
Méditation de l’Évangile du 13 décembre 2020
Troisième dimanche de l'Avent— Année B
Il y eut un homme envoyé par Dieu ;
son nom était Jean.
Il est venu comme témoin,
pour rendre témoignage à la Lumière,
afin que tous croient par lui.
Cet homme n’était pas la Lumière,
mais il était là pour rendre témoignage à la Lumière.
Voici le témoignage de Jean,
quand les Juifs lui envoyèrent de Jérusalem
des prêtres et des lévites
pour lui demander :
« Qui es-tu ? »
Il ne refusa pas de répondre, il déclara ouvertement :
« Je ne suis pas le Christ. »
Ils lui demandèrent :
« Alors qu’en est-il ?
Es-tu le prophète Élie ? »
Il répondit :
« Je ne le suis pas.
– Es-tu le Prophète annoncé ? »
Il répondit :
« Non. »
Alors ils lui dirent :
« Qui es-tu ?
Il faut que nous donnions une réponse
à ceux qui nous ont envoyés.
Que dis-tu sur toi-même ? »
Il répondit :
« Je suis la voix de celui qui crie dans le désert :
Redressez le chemin du Seigneur,
comme a dit le prophète Isaïe. »
Or, ils avaient été envoyés de la part des pharisiens.
Ils lui posèrent encore cette question :
« Pourquoi donc baptises-tu,
si tu n’es ni le Christ, ni Élie, ni le Prophète ? »
Jean leur répondit :
« Moi, je baptise dans l’eau.
Mais au milieu de vous
se tient celui que vous ne connaissez pas ;
c’est lui qui vient derrière moi,
et je ne suis pas digne
de délier la courroie de sa sandale. »
Cela s’est passé à Béthanie, de l’autre côté du Jourdain,
à l’endroit où Jean baptisait.
(Jean 1,6-9 ; 19-28)
© www.aelf.org
LA RACINE HUMAINE DE LA CRISE ECOLOGIQUE
101. Il ne sert à rien de décrire les symptômes de la crise écologique, si nous n’en reconnaissons pas la racine humaine. Il y a une manière de comprendre la vie et l’activité humaine qui a dévié et qui contredit la réalité jusqu’à lui nuire. Pourquoi ne pouvons-nous pas nous arrêter pour y penser ? Dans cette réflexion, je propose que nous nous concentrions sur le paradigme technocratique dominant ainsi que sur la place de l’être humain et de son action dans le monde.
I. LA TECHNOLOGIE : CRÉATIVITÉ ET POUVOIR
102. L’humanité est entrée dans une ère nouvelle où le pouvoir technologique nous met à la croisée des chemins. Nous sommes les héritiers de deux siècles d’énormes vagues de changement : la machine à vapeur, le chemin de fer, le télégraphe, l’électricité, l’automobile, l’avion, les industries chimiques, la médecine moderne, l’informatique, et, plus récemment, la révolution digitale, la robotique, les biotechnologies et les nanotechnologies. Il est juste de se réjouir face à ces progrès, et de s’enthousiasmer devant les grandes possibilités que nous ouvrent ces constantes nouveautés, parce que « la science et la technologie sont un produit merveilleux de la créativité humaine, ce don de Dieu ». La modification de la nature à des fins utiles est une caractéristique de l’humanité depuis ses débuts, et ainsi la technique « exprime la tendance de l’esprit humain au dépassement progressif de certains conditionnements matériels ». La technologie a porté remède à d’innombrables maux qui nuisaient à l’être humain et le limitaient. Nous ne pouvons pas ne pas valoriser ni apprécier le progrès technique, surtout dans la médecine, l’ingénierie et les communications. Et comment ne pas reconnaître tous les efforts de beaucoup de scientifiques et de techniciens qui ont apporté des alternatives pour un développement durable ?
103. La techno-science, bien orientée, non seulement peut produire des choses réellement précieuses pour améliorer la qualité de vie de l’être humain, depuis les objets usuels pour la maison jusqu’aux grands moyens de transports, ponts, édifices, lieux publics, mais encore est capable de produire du beau et de “projeter” dans le domaine de la beauté l’être humain immergé dans le monde matériel. Peut-on nier la beauté d’un avion, ou de certains gratte-ciels ? Il y a de belles œuvres picturales et musicales réalisées grâce à l’utilisation de nouveaux instruments techniques. Ainsi, dans la recherche de la beauté de la part de celui qui produit la technique, et en celui qui contemple cette beauté, se réalise un saut vers une certaine plénitude proprement humaine.
104. Mais nous ne pouvons pas ignorer que l’énergie nucléaire, la biotechnologie, l’informatique, la connaissance de notre propre ADN et d’autres capacités que nous avons acquises, nous donnent un terrible pouvoir. Mieux, elles donnent à ceux qui ont la connaissance, et surtout le pouvoir économique d’en faire usage, une emprise impressionnante sur l’ensemble de l’humanité et sur le monde entier. Jamais l’humanité n’a eu autant de pouvoir sur elle-même et rien ne garantit qu’elle s’en servira toujours bien, surtout si l’on considère la manière dont elle est en train de l’utiliser. Il suffit de se souvenir des bombes atomiques lancées en plein XXème siècle, comme du grand déploiement technologique étalé par le nazisme, par le communisme et par d’autres régimes totalitaires au service de l’extermination de millions de personnes, sans oublier, qu’aujourd’hui, la guerre possède des instruments toujours plus mortifères. En quelles mains se trouve et pourrait se trouver tant de pouvoir ? Il est terriblement risqué qu’il réside en une petite partie de l’humanité.
105. On a tendance à croire « que tout accroissement de puissance est en soi ‘progrès’, un degré plus haut de sécurité, d’utilité, de bien-être, de force vitale, de plénitude des valeurs », comme si la réalité, le bien et la vérité surgissaient spontanément du pouvoir technologique et économique lui-même. Le fait est que « l’homme moderne n’a pas reçu l’éducation nécessaire pour faire un bon usage de son pouvoir », parce que l’immense progrès technologique n’a pas été accompagné d’un développement de l’être humain en responsabilité, en valeurs, en conscience. Chaque époque tend à développer peu d’auto-conscience de ses propres limites. C’est pourquoi, il est possible qu’aujourd’hui l’humanité ne se rende pas compte de la gravité des défis qui se présentent, et « que la possibilité devienne sans cesse plus grande pour l’homme de mal utiliser sa puissance » quand « existent non pas des normes de liberté, mais de prétendues nécessités : l’utilité et la sécurité ». L’être humain n’est pas pleinement autonome. Sa liberté est affectée quand elle se livre aux forces aveugles de l’inconscient, des nécessités immédiates, de l’égoïsme, de la violence. En ce sens, l’homme est nu, exposé à son propre pouvoir toujours grandissant, sans avoir les éléments pour le contrôler. Il peut disposer de mécanismes superficiels, mais nous pouvons affirmer qu’il lui manque aujourd’hui une éthique solide, une culture et une spiritualité qui le limitent réellement et le contiennent dans une abnégation lucide.
extrait de : LETTRE ENCYCLIQUE LAUDATO SI’[nbsp
DU SAINT-PÈRE FRANÇOIS
SUR LA SAUVEGARDE DE LA MAISON COMMUNE
Vos partages sur l'étape 23 :
Seigneur apprend-nous à être humbles de cœur pour servir la création, nos frères et nos sœurs dans l’amour et l’action de grâce.
Prions pour tous ceux qui te ne connaissent pas : qu'ils trouvent la joie et la paix intérieure dans leurs croyances et leurs convictions.
Prions pour tous ceux qui souffrent dans tous les domaines de la vie.
Sachons avoir la même humilité que Jean le Baptiste qui t’a laissé la première place après avoir préparé ton chemin d’unité.
Nous sommes encore dans le désert ; préparons nos cœurs pour accueillir notre sauveur.
Seigneur viens nous sauver de la pandémie du covid ....
Amen!
Continuez à prier pour moi. Je vous assure de ma prière et mon amitié pour chacun(e)s de vous.
En communion de prière.
Jocelyne oblate de Bouzy la Forêt
Un cri dans le désert
Terre nue sous le ciel
Que chauffe un grand soleil
Territoire du vide
Dans cet espace fluide
De libres itinéraires
Se tracent à l’aventure
Les hommes dans l’espérance
Recherchent Ta présence
Sophie
« La possibilité devient sans cesse plus grande pour l’homme de mal utiliser sa puissance » au détriment de la Création et de… l’homme.
Mais l’espérance nous permet de croire que « comme un jardin fait pousser ses semences, le Seigneur fera pousser la justice devant toutes les nations. » Et Jean-Baptiste nous annonce que la lumière vient pour « éclairer les hommes ».
Aujourd’hui, sainte Lucie, fête de la lumière pour de nombreux chrétiens, est le premier jour où le soleil se couche plus tard que la veille, nous faisant espérer des jours plus longs et plus beaux !
Alors, illumine nos vies, Seigneur, pour que nous gardions confiance en ces temps de tristesse, de peurs, de pandémie qui n’en finit pas ; et que nous fassions que la terre soit encore belle et fraternelle demain.»
Martine
Vos partages sur l'étape 23 :
« L’être humain n’est pas pleinement autonome…. l’homme est nu, exposé à son propre pouvoir toujours grandissant, sans avoir les éléments pour le contrôler. Il peut disposer de mécanismes superficiels, mais nous pouvons affirmer qu’il lui manque aujourd’hui une éthique solide, une culture et une spiritualité qui le limitent réellement et le contiennent dans une abnégation lucide. » (Laudato Si)
Jean est venu comme témoin, pour rendre témoignage à la Lumière…. Cet homme n’était pas la Lumière, mais il était là pour rendre témoignage à la Lumière. Jean le Baptiste n’a pas abusé du pouvoir spirituel qu’il avait sur les foules ; il s’est effacé devant Jésus.
Nous ne sommes qu’un grain face à l’immensité de la création (« A voir le ciel et l’ouvrage de tes doigt, qu’est-ce que l’homme que tu penses à lui ? » disait le psalmiste.)
Seigneur, apprends-nous la vraie mesure de nos jours et garde-nous dans l’humilité, restant soucieux de tout être vivant qui participe à ta création. Apprends-nous à ne pas transformer les dons reçus de toi en pouvoirs inutiles et néfastes.
Loué sois-tu, mon Seigneur, avec toutes tes créatures,…..
Jean-Pierre
Suite aux paragraphes de Laudato Si', déposez :
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Ces textes doivent être courts, fruit de votre méditation. Ils pourront être publiés sur le site (merci de veiller à ne pas dépasser un texte de cinq phrases).
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