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LAUDATO SI, ETAPE 2
Pour cette seconde semaine de parcours, tissons du lien entre nos vies, les textes de la liturgie et ceux de l'encyclique.
Le titre de cette section ‘Unie par une même préoccupation’ donne à cette encyclique une dimension œcuménique. Cela nous invite à proposer des initiatives avec nos frères et sœurs chrétiens. L’Eglise orthodoxe est particulièrement sensible au drame écologique. Le patriarche Bartholomée l'a qualifié de "crime contre nous-même et de péché contre Dieu". Dès 1989, l'Église orthodoxe a adopté une journée annuelle de prière pour la sauvegarde de la Création, le premier jour de septembre.
Bonne semaine avec la parabole de l’ivraie et du bon grain !
Sœur Marie
Vous risqueriez en ramassant l’ivraie d’arracher aussi le blé. (Mt 13,29)
Voilà la logique de notre Dieu qui défie toute vision humaine à courte vue. Tandis que nous rêvons d’efficacité et de rapidité, quitte à sacrifier quelque « quantité négligeable » Dieu lui, prend le contrepied de nos façons de faire. Il ne veut surtout pas risquer de blesser un seul de ces petits.
Dieu a créé le monde et tout ce qu’il contient, tout dépend de lui, de sa sagesse et il aurait le droit de ne pas s’attarder sur quelques épis qu’on a arraché par erreur. Eh bien non ! Le regard de Dieu se pose sur chacun, son soleil brille sur les bons et les méchants (Mt 5,45) et la vie de la moindre de ses créatures lui est précieuse. Nous sommes uniques à ses yeux. Il a livré son Fils pour chacun d’entre nous. Pourrait-il risquer de faire mourir l’un de nous par inadvertance ou négligence ? Dieu respecte infiniment ses créatures, fussent-elles semblables à l’ivraie. En son temps, il coupera et mettra au feu mais pour l’instant, il regarde chacun de ses enfants et espère en eux. Même si ce n’est pas très conforme aux lois agricoles, Dieu attend que l’ivraie de nos cœurs se transforme un jour en bon grain et cela vaut donc la peine d’attendre jusqu’à la dernière seconde.
Et probablement que Jésus raconte cette parabole, non seulement pour nous inviter à la patience, mais aussi pour que nous changions notre regard sur nos frères et sœurs et sur toute créature de Dieu. Passer du jugement hâtif à la louange, de l’avidité à l’émerveillement est le défi que nous lancent et le patriarche Bartholomée et le pape François en ces temps de menace sur notre terre et sur ses habitants. « En renonçant à transformer la réalité en pur objet d'usage et de domination » (Laudato Si 11) nous découvrirons que le monde et chacun des hommes et des femmes que nous rencontrons est un «mystère joyeux que nous pouvons contempler dans la joie» (LS 12). Tout est alors regardé autrement, non pas béatement mais de l’intérieur, en creusant pour trouver la perle fine que chaque créature de Dieu recèle au fond d’elle-même, au-delà de l’apparence parfois pauvre et laide. Nous serons alors moins tentés d’arracher trop vite le mauvais grain et nous rejoindrons le cœur de Dieu qui se penche avec amour sur sa création inachevée mais destinée à enfanter un ciel nouveau et une terre nouvelle.
Sœur Marie-Caroline, monastère de Bouzy la forêt.
Méditation de l’Évangile du 19 juillet 2020
Seizième dimanche du Temps Ordinaire — Année A
En ce temps-là,
Jésus proposa cette parabole à la foule :
« Le royaume des Cieux est comparable
à un homme qui a semé du bon grain dans son champ.
Or, pendant que les gens dormaient,
son ennemi survint ;
il sema de l’ivraie au milieu du blé
et s’en alla.
Quand la tige poussa et produisit l’épi,
alors l’ivraie apparut aussi.
Les serviteurs du maître vinrent lui dire :
‘Seigneur, n’est-ce pas du bon grain
que tu as semé dans ton champ ?
D’où vient donc qu’il y a de l’ivraie ?’
Il leur dit :
‘C’est un ennemi qui a fait cela.’
Les serviteurs lui disent :
‘Veux-tu donc que nous allions l’enlever ?’
Il répond :
‘Non, en enlevant l’ivraie,
vous risquez d’arracher le blé en même temps.
Laissez-les pousser ensemble jusqu’à la moisson ;
et, au temps de la moisson,
je dirai aux moissonneurs :
Enlevez d’abord l’ivraie,
liez-la en bottes pour la brûler ;
quant au blé, ramassez-le
pour le rentrer dans mon grenier.’ »
Mt 13, 24-30
© www.aelf.org
Unis par une même préoccupation
7.
Ces apports des Papes recueillent la réflexion d’innombrables scientifiques, philosophes, théologiens et organisations sociales qui ont enrichi la pensée de l’Église sur ces questions. Mais nous ne pouvons pas ignorer qu’outre l’Église catholique,d’autres Églises et Communautés chrétiennes – comme aussi d’autres religions – ont nourri une grande préoccupation et une précieuse réflexion sur ces thèmes qui nous préoccupent tous. Pour prendre un seul exemple remarquable, je voudrais recueillir brièvement en partie l’apport du cher Patriarche OEcuménique Bartholomée, avec qui nous partageons l’espérance de la pleine communion ecclésiale.
8.
Le Patriarche Bartholomée s’est référé particulièrement à la nécessité de se repentir, chacun, de ses propres façons de porter préjudice à la planète, parce que « dans la mesure où tous nous causons de petits préjudices écologiques », nous sommes appelés à reconnaître « notre contribution – petite ou grande – à la défiguration et à la destruction de la création ». Sur ce point, il s’est exprimé à plusieurs reprises d’une manière ferme et stimulante, nous invitant à reconnaître les péchés contre la création : « Que les hommes dégradent l’intégrité de la terre en provoquant le changement climatique, en dépouillant la terre de ses forêts naturelles ou en détruisant ses zones humides ; que les hommes portent préjudice à leurs semblables par des maladies en contaminant les eaux, le sol, l’air et l’environnement par des substances polluantes, tout cela, ce sont des péchés » ; car « un crime contre la nature est un crime contre nous-mêmes et un péché contre Dieu ».
9.
En même temps, Bartholomée a attiré l’attention sur les racines éthiques et spirituelles des problèmes environnementaux qui demandent que nous trouvions des solutions non seulement grâce à la technique mais encore à travers un changement de la part de l’être humain, parce qu’autrement nous affronterions uniquement les symptômes. Il nous a proposé de passer de la consommation au sacrifice, de l’avidité à la générosité, du gaspillage à la capacité de partager, dans une ascèse qui « signifie apprendre à donner, et non simplement à renoncer. C’est une manière d’aimer, de passer progressivement de ce que je veux à ce dont le monde de Dieu a besoin. C’est la libération de la peur, de l’avidité, de la dépendance ». Nous chrétiens, en outre, nous sommes appelés à « accepter le monde comme sacrement de communion, comme manière de partager avec Dieu et avec le prochain à une échelle globale. C’est notre humble conviction que le divin et l’humain se rencontrent même dans les plus petits détails du vêtement sans coutures de la création de Dieu, jusque dans l’infime grain de poussière de notre planète ».
extrait de : LETTRE ENCYCLIQUE LAUDATO SI’
DU SAINT-PÈRE FRANÇOIS
SUR LA SAUVEGARDE DE LA MAISON COMMUNE
Vos partages sur l'étape 2 :
Comme la vie est lente!
Pourtant, infatigables
nous courons toujours plus vite.
Antonio
A propos des paraboles du dimanche 19 (Matthieu 13, 24-43): Trois paraboles à la suite, et les disciples demandent l’explication pour une, qui leur a semblé sans doute la plus difficile à interpréter. Comme Jésus l’a expliqué, il n’y a plus à chercher d’autres éclaircissements : toute la création, sortie des mains de Dieu est bonne, mais tant que dure ce monde, Satan y est à l’œuvre aussi, comme en Adam. Dieu avait fait l’homme «à son image», mais Satan est venu semer en lui l’ivraie. Le premier champ est donc l’homme lui-même. L’ivraie est là, comme inextricablement mêlée au meilleur...
Christian
Nous chrétiens, nous sommes appelés à accepter le monde comme sacrement de communion, comme manière de partager avec Dieu et avec le prochain à une échelle globale. (Laudato Si 9)
Accepter de rencontrer Dieu dans ce qui nous dérange, ce qui nous bouscule, nous perturbe, ne semble pas aller dans le "bon sens".
Prenons garde de ne pas laisser entrer dans nos coeurs de pensées présomptueuses, de chercher à nous séparer des pêcheurs pour ne pas nous souiller à leur contact, de vouloir former comme un troupeau de disciples purs et saints... (Saint Augustin; Sur la foi et les oeuvres).
Saint-Benoit appelle cela l'humilité. Seigneur, apprends nous à ne pas regarder de haut. Sommes-nous grain de blé ou grain d'ivraie? Que restera-t-il de nous le jour de la moisson?
Jean-Pierre
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