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LAUDATO SI' 18; 8 novembre 2020;
Bonjour,
Après une plongée dans la bible, la section de cette semaine nous fait méditer sur ‘Le mystère de l’univers’. Cette méditation est nourrie de la tradition judéo-chrétienne. Elle est importante pour bien se situer comme chrétien dans la question écologique. Elle permet de nous orienter dans cette démarche : « Un monde fragile, avec un être humain à qui Dieu en confie le soin, interpelle notre intelligence pour reconnaître comment nous devrions orienter, cultiver et limiter notre pouvoir. » § 78.
Interpeller notre intelligence ! Merci au Pape François de nous inviter à mettre en œuvre tout ce qui est à notre portée et en premier, notre capacité d’analyse, de réflexion, de prévoyance… et d’être ainsi ces ‘avisés’ dont la parabole de ce dimanche fait l’éloge !
C’est une urgence !
Que ce temps de confinement soit le moment de méditer, de lire, d’échanger, de veiller …
Que le Seigneur éclaire nos intelligences.
Soeur Marie
N'hésitons pas à déposer nos partages, prières, textes, photos...
« Voici l’époux, sortez à sa rencontre » (Mt 25, 1-13)
Dans cette parabole des dix jeunes filles, à l'origine, il y a une invitation, et à la fin, un rendez-vous manqué pour cinq d'entre elles.
Les cinq premières sont dites sages, avisées. Ce qualificatif se retrouve plusieurs fois en Matthieu : à la fin du sermon sur la montagne (7, 23. 26), dans le passage précédent notre évangile, Jésus fait l’éloge du ‘serviteur fidèle et avisé’, c’est dire son importance. En opposition, les autres jeunes filles sont insensées, imprévoyantes : elles n'ont pas su prendre l'huile nécessaire. Quelle est cette huile nécessaire pour tenir dans la veille, l’attente de l’époux ? « Ton Nom est une huile qui s’épanche » dit l’épouse du Cantique des Cantiques (1,3).
Pour chacun de nous, il y a une invitation de la part de Dieu « un projet de l'amour de Dieu dans lequel chaque créature a une valeur et une signification ». « Chaque créature est l'objet de la tendresse du Père » LSi’ § 77. Comment répondrons-nous à cet amour ?
Il s'agit d'être avisé, de discerner ce que nous devons faire aujourd'hui et d'abord reconnaître que nous sommes dans un monde fragile où « la liberté humaine peut offrir son apport intelligent à une évolution positive mais peut aussi être à l'origine de nouvelles causes de souffrance et de vrais reculs » LSi’ § 79.
Nous pouvons être choqués que les 'vierges sages' ne partagent pas leur huile, mais pouvons-nous partager ce que nous sommes, l’amour qui brûle en nous ? Chacun est unique et a « sa place dans le monde » et chacun a son rôle à jouer pour un « déploiement de libération, de croissance, de salut et d'amour » LSi’ § 79.
Quelle lumière allons-nous apporter en ce monde créé par Dieu ?
Sœur Marie-Bénédicte, monastère de Jérusalem.
Méditation de l’Évangile du 8 novembre 2020
Trente deuxième dimanche du Temps Ordinaire — Année A
Au petit matin, les moniales orthodoxes, accompagnant la procession de la Dormition de la Vierge, un cierge allumé à la main, sont une belle parabole de cette veille dans la nuit à laquelle le Seigneur nous appelle!
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples cette parabole : « Le royaume des Cieux sera comparable à dix jeunes filles invitées à des noces, qui prirent leur lampe pour sortir à la rencontre de l’époux. Cinq d’entre elles étaient insouciantes, et cinq étaient prévoyantes : les insouciantes avaient pris leur lampe sans emporter d’huile, tandis que les prévoyantes avaient pris, avec leurs lampes, des flacons d’huile. Comme l’époux tardait, elles s’assoupirent toutes et s’endormirent. Au milieu de la nuit, il y eut un cri : ‘Voici l’époux ! Sortez à sa rencontre.’ Alors toutes ces jeunes filles se réveillèrent et se mirent à préparer leur lampe. Les insouciantes demandèrent aux prévoyantes : ‘Donnez-nous de votre huile, car nos lampes s’éteignent.’ Les prévoyantes leur répondirent : ‘Jamais cela ne suffira pour nous et pour vous, allez plutôt chez les marchands vous en acheter.’ Pendant qu’elles allaient en acheter, l’époux arriva. Celles qui étaient prêtes entrèrent avec lui dans la salle des noces, et la porte fut fermée. Plus tard, les autres jeunes filles arrivèrent à leur tour et dirent : ‘Seigneur, Seigneur, ouvre-nous !’ Il leur répondit : ‘Amen, je vous le dis : je ne vous connais pas.’ Veillez donc, car vous ne savez ni le jour ni l’heure. »
Mt 25, 1-13
© www.aelf.org
III. Le mystère de l'univers
76. Pour la tradition judéo-chrétienne, dire “création”, c’est signifier plus que “nature”, parce qu’il y a un rapport avec un projet de l’amour de Dieu dans lequel chaque créature a une valeur et une signification. La nature s’entend d’habitude comme un système qui s’analyse, se comprend et se gère, mais la création peut seulement être comprise comme un don qui surgit de la main ouverte du Père de tous, comme une réalité illuminée par l’amour qui nous appelle à une communion universelle.
77. « Par la parole du Seigneur les cieux ont été faits » (Ps 33, 6). Il nous est ainsi indiqué que le monde est issu d’une décision, non du chaos ou du hasard, ce qui le rehausse encore plus. Dans la parole créatrice il y a un choix libre exprimé. L’univers n’a pas surgi comme le résultat d’une toute puissance arbitraire, d’une démonstration de force ni d’un désir d’auto-affirmation. La création est de l’ordre de l’amour. L’amour de Dieu est la raison fondamentale de toute la création : « Tu aimes en effet tout ce qui existe, tu n’as de dégout pour rien de ce que tu as fait ; car si tu avais haï quelque chose, tu ne l’aurais pas formé » (Sg 11, 24). Par conséquent, chaque créature est l’objet de la tendresse du Père, qui lui donne une place dans le monde. Même la vie éphémère de l’être le plus insignifiant est l’objet de son amour, et, en ces peu de secondes de son existence, il l’entoure de son affection. Saint Basile le Grand disait que le Créateur est aussi « la bonté sans mesure », et Dante Alighieri parlait de l’« amour qui meut le soleil et les étoiles ». Voilà pourquoi à partir des œuvres créées, on s’élève « vers sa miséricorde pleine d’amour ».
78. En même temps, la pensée judéo-chrétienne a démystifié la nature. Sans cesser de l’admirer pour sa splendeur et son immensité, elle ne lui a plus attribué de caractère divin. De cette manière, notre engagement envers elle est davantage mis en exergue. Un retour à la nature ne peut se faire au prix de la liberté et de la responsabilité de l’être humain, qui fait partie du monde avec le devoir de cultiver ses propres capacités pour le protéger et en développer les potentialités. Si nous reconnaissons la valeur et la fragilité de la nature, et en même temps les capacités que le Créateur nous a octroyées, cela nous permet d’en finir aujourd’hui avec le mythe moderne du progrès matériel sans limite. Un monde fragile, avec un être humain à qui Dieu en confie le soin, interpelle notre intelligence pour reconnaître comment nous devrions orienter, cultiver et limiter notre pouvoir.
79. Dans cet univers, constitué de systèmes ouverts qui entrent en communication les uns avec les autres, nous pouvons découvrir d’innombrables formes de relations et de participations. Cela conduit à penser également à l’ensemble comme étant ouvert à la transcendance de Dieu, dans laquelle il se développe. La foi nous permet d’interpréter le sens et la beauté mystérieuse de ce qui arrive. La liberté humaine peut offrir son apport intelligent à une évolution positive, mais elle peut aussi être à l’origine de nouveaux maux, de nouvelles causes de souffrance et de vrais reculs. Cela donne lieu à la passionnante et dramatique histoire humaine, capable de se convertir en un déploiement de libération, de croissance, de salut et d’amour, ou en un chemin de décadence et de destruction mutuelle. Voilà pourquoi l’action de l’Église ne tente pas seulement de rappeler le devoir de prendre soin de la nature, mais en même temps « elle doit aussi surtout protéger l’homme de sa propre destruction ».
80. Cependant Dieu, qui veut agir avec nous et compte sur notre coopération, est aussi capable de tirer quelque chose de bon du mal que nous commettons, parce que « l’Esprit Saint possède une imagination infinie, propre à l’Esprit divin, qui sait prévoir et résoudre les problèmes des affaires humaines, même les plus complexes et les plus impénétrables ». Il a voulu se limiter lui-même de quelque manière, en créant un monde qui a besoin de développement, où beaucoup de choses que nous considérons mauvaises, dangereuses ou sources de souffrances, font en réalité partie des douleurs de l’enfantement qui nous stimulent à collaborer avec le Créateur. Il est présent au plus intime de toute chose, sans conditionner l’autonomie de sa créature, et cela aussi donne lieu à l’autonomie légitime des réalités terrestres. Cette présence divine, qui assure la permanence et le développement de tout être, « est la continuation de l’action créatrice ». L’Esprit de Dieu a rempli l’univers de potentialités qui permettent que, du sein même des choses, quelque chose de nouveau peut surgir : « La nature n’est rien d’autre que la connaissance d’un certain art, concrètement l’art divin inscrit dans les choses, et par lequel les choses elles-mêmes se meuvent vers une fin déterminée. Comme si l’artisan constructeur de navires pouvait accorder au bois de pouvoir se modifier de lui-même pour prendre la forme de navire ».
81. Bien que l’être humain suppose aussi des processus évolutifs, il implique une nouveauté qui n’est pas complètement explicable par l’évolution d’autres systèmes ouverts. Chacun de nous a, en soi, une identité personnelle, capable d’entrer en dialogue avec les autres et avec Dieu lui-même. La capacité de réflexion, l’argumentation, la créativité, l’interprétation, l’élaboration artistique, et d’autres capacités inédites, montrent une singularité qui transcende le domaine physique et biologique. La nouveauté qualitative qui implique le surgissement d’un être personnel dans l’univers matériel suppose une action directe de Dieu, un appel particulier à la vie et à la relation d’un Tu avec un autre tu. À partir des récits bibliques, nous considérons l’être humain comme un sujet, qui ne peut jamais être réduit à la catégorie d’objet.
82. Mais il serait aussi erroné de penser que les autres êtres vivants doivent être considérés comme de purs objets, soumis à la domination humaine arbitraire. Quand on propose une vision de la nature uniquement comme objet de profit et d’intérêt, cela a aussi de sérieuses conséquences sur la société. La vision qui consolide l’arbitraire du plus fort a favorisé d’immenses inégalités, injustices et violences pour la plus grande partie de l’humanité, parce que les ressources finissent par appartenir au premier qui arrive ou qui a plus de pouvoir : le gagnant emporte tout. L’idéal d’harmonie, de justice, de fraternité et de paix que propose Jésus est aux antipodes d’un pareil modèle, et il l’exprimait ainsi avec respect aux pouvoirs de son époque : « Les chefs des nations dominent sur elles en maîtres, et les grands leur font sentir leur pouvoir. Il n’en doit pas être ainsi parmi vous : au contraire, celui qui voudra devenir grand parmi vous sera votre serviteur» (Mt 20, 25-26).
83. L’aboutissement de la marche de l’univers se trouve dans la plénitude de Dieu, qui a été atteinte par le Christ ressuscité, axe de la maturation universelle. Nous ajoutons ainsi un argument de plus pour rejeter toute domination despotique et irresponsable de l’être humain sur les autres créatures. La fin ultime des autres créatures, ce n’est pas nous. Mais elles avancent toutes, avec nous et par nous, jusqu’au terme commun qui est Dieu, dans une plénitude transcendante où le Christ ressuscité embrasse et illumine tout ; car l’être humain, doué d’intelligence et d’amour, attiré par la plénitude du Christ, est appelé à reconduire toutes les créatures à leur Créateur.
extrait de : LETTRE ENCYCLIQUE LAUDATO SI’[nbsp
DU SAINT-PÈRE FRANÇOIS
SUR LA SAUVEGARDE DE LA MAISON COMMUNE
Vos partages sur l'étape 18 :
Seigneur, comme les jeunes filles qui sont prudentes apprend-nous à être vigilants et avisés pour faire la Volonté de Dieu dans l'Église Universelle et notre monde et ainsi donner la paix, la joie, l'unité à un monde qui en a besoin pour une réconciliation avec le créateur et la création.
Nous ne pouvons pas partager notre l'huile qu'on a mais nous pouvons la donner en retour par un petit geste fraternel du quotidien à autrui ; ça fait toujours du bien et ça réconforte....
Restons des veilleurs dans la prière.
Prions pour les jeunes filles qui ne sont pas prudentes (celles qui ne respectent pas les barrières sanitaires, qui tuent....).
Prions pour ceux qui vont avoir du mal à surmonter le reconfinement ( moralement, financièrement, socialement, maladies....) .
Pour ceux qui diffusent des fausses informations, qui critiquent...
Je me confie à vos prières et je vous assure la mienne pour chacun(e)s de vous.
Jocelyne oblate de Bouzy la Forêt
« Toutes les créatures avancent avec nous et par nous, jusqu’au terme commun qui est Dieu… ; l’être humain est appelé à reconduire toutes les créatures à leur créateur. »
Donne, Seigneur, la lumière pour éclairer notre route, retire la lampe de sous le boisseau pour illuminer nos nuits, et la Sagesse pour que nous discernions ce qu’il est bon de faire pour préserver ta création et promouvoir la fraternité.
Et comme Francis Jammes, qu’un jour j’entre au Paradis avec les ânes. Et toutes tes créatures.
Martine
Vos partages sur l'étape 18 :
Laudato SI §83 : « toutes les créatures avancent jusqu’au terme commun qui est Dieu, dans une plénitude transcendante où le Christ ressuscité embrasse et illumine tout ; car l’être humain, doué d’intelligence et d’amour, attiré par la plénitude du Christ, est appelé à reconduire toutes les créatures à leur Créateur. »
Le Christ ressuscité, lumière de toutes les lumières, qui embrasse et illumine tout.
Les jeunes filles avisées ne donnent pas leur huile à celles qui n’en ont pas. Elles ne partageraient donc pas? Quelle est cette huile? A quelle réserve alimentent-elles leurs lampes ? Ne s’agit-il pas de la relation au Dieu de Jésus Christ? On ne peut pas donner une relation privilégiée. On ne peut que la diffuser. Seigneur, apprends-nous à garder un lien fort avec toi, à savoir nous appuyer sur ta Parole dans le quotidien, pour tenir dans l’épreuve et diffuser ta Lumière.
Jean-Pierre
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