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LAUDATO SI' 12; 27 septembre 2020;
Bonjour,
Le Pape François dit souvent que l’encyclique Laudato Si’ est avant tout une encyclique sociale : ‘une vraie approche écologique se transforme toujours en une approche sociale’ § 50. Il explique dans ce sixième chapitre comment la dégradation de l’environnement entraîne une INÉGALITÉ PLANÉTAIRE au niveau de pays entiers (§51), et qu’elle produit une vraie “ dette écologique ”.
La dernière phrase de ce chapitre devrait nous interpeller en ce temps de pandémie : ‘Nous avons besoin de renforcer la conscience que nous sommes une seule famille humaine. Il n’y a pas de frontières ni de barrières politiques ou sociales qui nous permettent de nous isoler, et pour cela même il n’y a pas non plus de place pour la globalisation de l’indifférence.’ (§52).
Le commentaire de l'Évangile de ce dimanche nous invite à méditer sur le lien entre nos paroles et nos actes, ce que nous rappelle aussi le Prologue de la Règle de Saint-Benoit.
Bonne semaine
sr Marie
N'hésitons pas à déposer nos partages, prières, textes, photos...
« Mon enfant, va travailler aujourd’hui à ma vigne.»
Dans cette parabole des « deux frères » Jésus s’adresse aux « chefs des prêtres et aux anciens » et les compare aux « publicains et aux prostituées », voilà les « deux frères ». Vont-ils comprendre qu’ils sont frères parce que enfants d’un même Père ?
Ce Père exprime clairement sa volonté, il les invite tous deux par une parole pleine de tendresse « Mon enfant » ! Quelle douceur dans cette expression ! Va-t-elle pouvoir faire son chemin dans les cœurs et conduire à une réponse filiale ?
Quelle est l’invitation ? Rien de moins que d’aller travailler à la vigne du Père, c’est-à-dire sa maison, sa propriété, son royaume. Il les appelle à être avec lui chez lui parce qu’ils sont ses enfants bien aimés. Il leur fait confiance à tous au point de les inviter à coopérer à son œuvre de salut. Saint Benoît dans sa Règle ne dit-il pas : « Ecoute mon fils, l’enseignement du Père plein de tendresse,…toi, qui que tu sois…qui veux la vie et désires voir des jours heureux…accomplis…tu parviendras ». Invitation à un chemin de vie, vie filiale toute de confiance.
Un des deux frères entend l’invitation et semble la rejeter : « je ne veux pas » ! Mais la tendresse de la parole et de l’expression du Père fait son chemin en lui et dès cet « aujourd’hui » il se fait un retournement dans son cœur ; alors, le fils part vers la vigne du Père pour sa plus grande joie. L’autre affiche un « Oui, Seigneur ! » haut et fort, sur le ton du «paraître», de la certitude, mais sans effet ! Il n’a pas engagé son être dans son oui qui n’est qu’apparence pour ne pas déplaire.
Quels que soient nos peurs, nos refus, nos égarements, notre péché, il est toujours temps de nous convertir, de nous repentir « aujourd’hui » afin de donner, de manière renouvelée, notre assentiment à l’appel de Dieu qui nous invite.
A l’heure de « Laudato Si’ » comment cette parole peut-elle nous interpeller ? « La crise écologique est un appel à une profonde conversion intérieure » nous dit le Pape François, LS, 217. N’est-ce pas à une cohérence entre nos paroles et nos actes, entre notre foi et notre agir que nous sommes invités avec tendresse par le Père et le Fils ? Cohérence entre l’attention à l’environnement humain et à l’environnement naturel qui se dégradent ensemble, LS 48. Il s’agit «d’écouter ensemble la clameur de la terre et la clameur des pauvres», LS 49. Allons nous dire « oui, oui » mais sans effet, sans engagement réel ? Ou bien après un temps de prudence, de refus peut-être, allons-nous écouter l’appel plein de tendresse du Père pour tous et pour sa création, et nous engager modestement à notre niveau ? Notre respect de la vie concerne autant la vie à naître que la vie finissante, que la vie de la terre. Allons-nous lutter contre le gaspillage, pour le traitement des déchets, la qualité de la vie… ? LS 50 « Nous sommes une seule famille humaine, pas de place pour la globalisation de l’indifférence » LS 52. Alors avec le Fils et dans l’Esprit, entrons dans ce chemin de conversion de chaque aujourd’hui, allons travailler à la vigne du Père et espérons que ceux qui ne sont pas encore à cette œuvre sont ou se mettront en chemin de conversion.
Voici un extrait de la prière que nous faisons chaque matin en vue du chapitre général de notre congrégation, si vous voulez vous unir à nous:
« …Envoie sur nous ton Saint Esprit pour discerner ta volonté et l’accomplir avec un cœur bon et généreux, afin que le monde croie… »
Sœur Hallel Marie, monastère de Bouzy la forêt.
Méditation de l’Évangile du 27 septembre 2020
Vingt Sixième dimanche du Temps Ordinaire — Année A
En ce temps-là,
Jésus disait aux grands prêtres et aux anciens du peuple :
« Quel est votre avis ?
Un homme avait deux fils.
Il vint trouver le premier et lui dit :
‘Mon enfant, va travailler aujourd’hui à la vigne.’
Celui-ci répondit : ‘Je ne veux pas.’
Mais ensuite, s’étant repenti, il y alla.
Puis le père alla trouver le second et lui parla de la même manière.
Celui-ci répondit : ‘Oui, Seigneur !’
et il n’y alla pas.
Lequel des deux a fait la volonté du père ? »
Ils lui répondent :
« Le premier. »
Jésus leur dit :
« Amen, je vous le déclare :
les publicains et les prostituées
vous précèdent dans le royaume de Dieu.
Car Jean le Baptiste est venu à vous sur le chemin de la justice,
et vous n’avez pas cru à sa parole ;
mais les publicains et les prostituées y ont cru.
Tandis que vous, après avoir vu cela,
vous ne vous êtes même pas repentis plus tard
pour croire à sa parole. »
Mt 21,28-32
© www.aelf.org
V. INÉGALITÉ PLANÉTAIRE
48. L’environnement humain et l’environnement naturel se dégradent ensemble, et nous ne pourrons pas affronter adéquatement la dégradation de l’environnement si nous ne prêtons pas attention aux causes qui sont en rapport avec la dégradation humaine et sociale. De fait, la détérioration de l’environnement et celle de la société affectent d’une manière spéciale les plus faibles de la planète : « Tant l’expérience commune de la vie ordinaire que l’investigation scientifique démontrent que ce sont les pauvres qui souffrent davantage des plus graves effets de toutes les agressions environnementales ». Par exemple, l’épuisement des réserves de poissons nuit spécialement à ceux qui vivent de la pêche artisanale et n’ont pas les moyens de la remplacer ; la pollution de l’eau touche particulièrement les plus pauvres qui n’ont pas la possibilité d’acheter de l’eau en bouteille, et l’élévation du niveau de la mer affecte principalement les populations côtières appauvries qui n’ont pas où se déplacer. L’impact des dérèglements actuels se manifeste aussi à travers la mort prématurée de beaucoup de pauvres, dans les conflits générés par manque de ressources et à travers beaucoup d’autres problèmes qui n’ont pas assez d’espace dans les agendas du monde.
49. Je voudrais faire remarquer que souvent on n’a pas une conscience claire des problèmes qui affectent particulièrement les exclus. Ils sont la majeure partie de la planète, des milliers de millions de personnes. Aujourd’hui, ils sont présents dans les débats politiques et économiques internationaux, mais il semble souvent que leurs problèmes se posent comme un appendice, comme une question qui s’ajoute presque par obligation ou de manière marginale, quand on ne les considère pas comme un pur dommage collatéral. De fait, au moment de l’action concrète, ils sont relégués fréquemment à la dernière place. Cela est dû en partie au fait que beaucoup de professionnels, de leaders d’opinion, de moyens de communication et de centres de pouvoir sont situés loin d’eux, dans des zones urbaines isolées, sans contact direct avec les problèmes des exclus. Ceux-là vivent et réfléchissent à partir de la commodité d’un niveau de développement et à partir d’une qualité de vie qui ne sont pas à la portée de la majorité de la population mondiale. Ce manque de contact physique et de rencontre, parfois favorisé par la désintégration de nos villes, aide à tranquilliser la conscience et à occulter une partie de la réalité par des analyses biaisées. Ceci cohabite parfois avec un discours “ vert ”. Mais aujourd’hui, nous ne pouvons pas nous empêcher de reconnaître qu’une vraie approche écologique se transforme toujours en une approche sociale, qui doit intégrer la justice dans les discussions sur l’environnement, pour écouter tant la clameur de la terre que la clameur des pauvres.
50. Au lieu de résoudre les problèmes des pauvres et de penser à un monde différent, certains se contentent seulement de proposer une réduction de la natalité. Les pressions internationales sur les pays en développement ne manquent pas, conditionnant des aides économiques à certaines politiques de “ santé reproductive ”. Mais « s’il est vrai que la répartition inégale de la population et des ressources disponibles crée des obstacles au développement et à l’utilisation durable de l’environnement, il faut reconnaître que la croissance démographique est pleinement compatible avec un développement intégral et solidaire ». Accuser l’augmentation de la population et non le consumérisme extrême et sélectif de certains est une façon de ne pas affronter les problèmes. On prétend légitimer ainsi le modèle de distribution actuel où une minorité se croit le droit de consommer dans une proportion qu’il serait impossible de généraliser, parce que la planète ne pourrait même pas contenir les déchets d’une telle consommation. En outre, nous savons qu’on gaspille approximativement un tiers des aliments qui sont produits, et « que lorsque l’on jette de la nourriture, c’est comme si l’on volait la nourriture à la table du pauvre ». De toute façon, il est certain qu’il faut prêter attention au déséquilibre de la distribution de la population sur le territoire, tant au niveau national qu’au niveau global, parce que l’augmentation de la consommation conduirait à des situations régionales complexes, à cause des combinaisons de problèmes liés à la pollution environnementale, au transport, au traitement des déchets, à la perte de ressources et à la qualité de vie, entre autres.
51. L’inégalité n’affecte pas seulement les individus, mais aussi des pays entiers, et oblige à penser à une éthique des relations internationales. Il y a, en effet, une vraie “ dette écologique ”, particulièrement entre le Nord et le Sud, liée à des déséquilibres commerciaux, avec des conséquences dans le domaine écologique, et liée aussi à l’utilisation disproportionnée des ressources naturelles, historiquement pratiquée par certains pays. Les exportations de diverses matières premières pour satisfaire les marchés du Nord industrialisé ont causé des dommages locaux, comme la pollution par le mercure dans l’exploitation de l’or ou par le dioxyde de souffre dans l’exploitation du cuivre. Il faut spécialement tenir compte de l’utilisation de l’espace environnemental de toute la planète, quand il s’agit de stocker les déchets gazeux qui se sont accumulés durant deux siècles et ont généré une situation qui affecte actuellement tous les pays du monde. Le réchauffement causé par l’énorme consommation de certains pays riches a des répercussions sur les régions les plus pauvres de la terre, spécialement en Afrique, où l’augmentation de la température jointe à la sécheresse fait des ravages au détriment du rendement des cultures. À cela, s’ajoutent les dégâts causés par l’exportation vers les pays en développement des déchets solides ainsi que de liquides toxiques, et par l’activité polluante d’entreprises qui s’autorisent dans les pays moins développés ce qu’elles ne peuvent dans les pays qui leur apportent le capital : « Nous constatons que souvent les entreprises qui agissent ainsi sont des multinationales, qui font ici ce qu’on ne leur permet pas dans des pays développés ou du dénommé premier monde. Généralement, en cessant leurs activités et en se retirant, elles laissent de grands passifs humains et environnementaux tels que le chômage, des populations sans vie, l’épuisement de certaines réserves naturelles, la déforestation, l’appauvrissement de l’agriculture et de l’élevage local, des cratères, des coteaux triturés, des fleuves contaminés et quelques œuvres sociales qu’on ne peut plus maintenir ».
52. La dette extérieure des pays pauvres s’est transformée en un instrument de contrôle, mais il n’en est pas de même avec la dette écologique. De diverses manières, les peuples en développement, où se trouvent les plus importantes réserves de la biosphère, continuent d’alimenter le développement des pays les plus riches au prix de leur présent et de leur avenir. La terre des pauvres du Sud est riche et peu polluée, mais l’accès à la propriété des biens et aux ressources pour satisfaire les besoins vitaux leur est interdit par un système de relations commerciales et de propriété structurellement pervers. Il faut que les pays développés contribuent à solder cette dette, en limitant de manière significative la consommation de l’énergie non renouvelable et en apportant des ressources aux pays qui ont le plus de besoins, pour soutenir des politiques et des programmes de développement durable. Les régions et les pays les plus pauvres ont moins de possibilités pour adopter de nouveaux modèles en vue de réduire l’impact des activités de l’homme sur l’environnement, parce qu’ils n’ont pas la formation pour développer les processus nécessaires, et ils ne peuvent pas en assumer les coûts. C’est pourquoi il faut maintenir claire la conscience que, dans le changement climatique, il y a des responsabilités diversifiées et, comme l’ont exprimé les Évêques des États-Unis, on doit se concentrer « spécialement sur les besoins des pauvres, des faibles et des vulnérables, dans un débat souvent dominé par les intérêts les plus puissants ». Nous avons besoin de renforcer la conscience que nous sommes une seule famille humaine. Il n’y a pas de frontières ni de barrières politiques ou sociales qui nous permettent de nous isoler, et pour cela même il n’y a pas non plus de place pour la globalisation de l’indifférence.
extrait de : LETTRE ENCYCLIQUE LAUDATO SI’[nbsp
DU SAINT-PÈRE FRANÇOIS
SUR LA SAUVEGARDE DE LA MAISON COMMUNE
Vos partages sur l'étape 12 :
Seigneur, tu nous invites à écouter « tant la clameur de la terre que la clameur des pauvres » et à « reconnaître qu’une vraie approche écologique se transforme en une approche sociale. » Et inversement.
Tu nous appelles à aller à ta vigne pour qu’elle porte du fruit en abondance ; mais jusqu’où sommes-nous prêts à aller ? J’économise l’eau, je trie mes déchets, je m’efforce d’acheter bio et local… rien ne change …
« Seigneur, enseigne-moi tes voies, fais-moi connaître ta route. Dirige-moi par ta vérité, enseigne-moi. » (Ps 25)
La terre a donné son fruit : elle a été ensemencée, le grain a levé, l’épi a été moissonné ; maintenant la terre se repose, c’est le sabbat de la terre. Elle sera à nouveau sollicitée pour nourrir l’humanité dans une collaboration sans cesse recommencée.
Loué sois-tu, Seigneur, « toi qui nous donnes le pain, fruit de la terre et du travail des hommes. »
Martine
Seigneur nous te prions pour ceux qui ne croient pas ou plus
à cause d'un vécu lourd, des manques qu'ils ont eus, des deuils non faits....qui les empêchent d'aimer et de pardonner.
Qu'ils reçoivent ta grâce.
Pour ceux qui ont des parents séparés qui les déséquilibrent ... qu'ils reçoivent ta grâce.
Nous te rendons grâce pour tous ceux qui font de leur vie un don, une
offrande gratuitement dans l'église et dans le monde (consacrés, laïcs, parents.....) qui se savent aimés par le Seigneur.
Amen !
Jocelyne oblate de Bouzy la Forêt
Vos partages sur l'étape 12 :
L'inégalité planétaire, nous la retrouvons au quotidien quand des administrations refusent à des personnes en situation d'illettrisme une prolongation de six mois pour des droits à suivre une formation. Les associations s'entendent dire que six mois "ça suffit", quand elles essaient d'aider à se remettre debout des personnes qui ont besoin de temps pour se reconstruire cognitivement et psychologiquement.
Face à la froideur des institutions qui décident avec une règle à calcul ou un tableur, apprends-nous Seigneur à avoir l'attitude de fraternité pour cheminer avec le frère ou la sœur qui essaie de se relever.
Jean-Pierre
Seigneur apprend-nous à témoigner humblement comme nos ancêtres ont fait pour laisser une trace aux générations futures.
C'est un enseignement vivant pour nous-mêmes et pour les autres dans la réconciliation.
Cela devient une guérison intérieure pour chacun de nous.
Merci Seigneur pour la vie qui est un cadeau. Apprend-nous à savoir la respecter, que ce soit la nôtre, celle des autres et la création.
Prions pour les uns et les autres.
Comme des ouvriers de la première heure et la dernière heure, nous sommes tous à égalité devant le Seigneur.
Soyons des artisans de paix. C'est là que le monde nous rencontra. Amen.
Jocelyne oblate de Bouzy la Forêt
Suite aux paragraphes de Laudato Si', déposez :
- une phrase de Laudato Si' qui vous paraît importante
- le fruit de vos méditations, votre prière, vos poésies, vos chants…
- une photo prise de chez vous, un dessin, accompagnés d’un petit texte, fruit de votre contemplation…
- et vos intentions et demandes de prière,
Ces textes doivent être courts, fruit de votre méditation. Ils pourront être publiés sur le site (merci de veiller à ne pas dépasser un texte de cinq phrases).
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